J'ai déjà vécus.
Je me suis éteint le jour de mon mariage. Sa robe était blanche comme la porcelaine qui décorait autre fois la cuisine de ma vieille mère. Mon idole maternelle est décédée d'un chagrin trop lourd suite à la mort de mon père, personne ne put dire un mot qui réussit à la sauver. On m'a souvent dit que je lui ressemblais. J'ai rencontré mon âme soeur un jour de pluie. L'herbe frémissait sous les pleurs du ciel qui se faisait vieux. Les sanglots de ce dernier se faisait clairement entendre dans l'abri-bus. Cette femme au trait faciaux d'enfant fatigué était assise juste à côté de moi. Sa tête se faisait lourde sur ses épaules et les frissons se dressaient sur la peau de ses épaules dénudées. Pourtant, il faisait chaud en ce jour d'été. Comme tout bon gentleman je lui offris ma veste. À bien y repenser, cette veste n'était pas digne de recouvrir son corps frêle. Je ferais bien de la brûler plus tard. Nous avons discuté pendant l'attente du transport qui nous amènerait éventuellement dans nos maisons respectives. Malgré son souffle épuisé, elle riait. C'est alors que j'ai été charmé. Nous ne sommes plus jamais laissé. Nous sommes devenues des amis, puis des amoureux, puis nous avons emménagé ensemble. Mes jours ne fut jamais plus heureux. Finalement vint ce jour. Le jour du mariage. Elle en avait toujours rêvée. Et moi dont! D'ailleurs, j'y rêve encore...
Elle était magnifique, avançant dans le couloir trop long de l'église. Je crue qu'elle s'était foulée la cheville en cause de ses talons trop hauts quand je la vit tomber. Mais non. Lors de sa chute, elle entrouvrit sa bouche sas ne pouvoir prononcer un mot, un simple son. Je me précipitas à ses cotées pour voir dans ses mains -lorsqu'elle les détachas de son visage- un sang clair. Un rouge que je ne vous souhaites jamais de rencontrer. Elle a tourné sa tête, esquissa un maigre sourire, le dernier que je n'ai jamais eu la bénédiction de voir. Elle est morte de cette manière. ''Crise de coeur'' ou quelque chose dans ses eaux là. Depuis lors je n'ai plus vu le bonheur. Je l'ai refusé à chaque fois qu'il cognait à ma porte. Je me le refusais à moi-même. La vie ne méritait pas d'être nommée ainsi sans elle. J'ai arrêté d'exister ce fameux jour. Je ne vit plus aujourd'hui. Je survie. Laissant tranquillement fermer mes yeux vers un demain inexistant.